Photo : Caméros à marée haute. Il y a peu de place pour se poser. L'escalier pour le retour est inaccessible.
Le parapente est un sport à risques et les connaître, c'est s'éloigner des accidents.
Les problèmes arrivent au décollage, à l'atterrissage, en l'air (collision), pour une raison aérologique (fermeture), pour une erreur de pilotage, de décision.
Le cumul des raisons conduisent à l'accident.
Voler est facile, mais le parapente est un sport d'engagement. C'est à vous de prendre la bonne décision.
En école, on apprend à décoller, à se poser (de la prise de terrain au posé final), à voler, et des cours théoriques à tous niveaux sont dispensés. La FFVL édite des manuels, des fiches péda, et elle rappelle régulièrement que la prise de risques est proportionnelle aux bobos ! Les clubs ont des "animateurs sécurité" auxquels il appartient (selon les décision de l'AG) d'organiser des séances de pliage parachute, des "conférences" sécurité à thème, en demandant à des experts (les moniteurs ?) de participer. Des panneaux posés sur les sites vous préviennent.
Le Ménez-Hom a ses humeurs et ses horaires. C'est un site école car il n'y a ni route, ni cour d'eau, ni fil électrique, ni rocher, ni animal dangereux. Les arbres sont clairsemés. Le décollage est grand, l'atterrissage encore plus. Il n'y a que le vent qui se renforce ou les thermiques qui posent problèmes. Les pilotes doivent se méfier les uns des autres (priorités) en cas de surfréquentation. Les brises d'ouest (baie de Dz) ou de N à NW (rade de B) viennent perturber le flux ou le renforcer (retour de N) notamment en soirée. Il peut y avoir des cisaillements qui induisent des fermetures, d'où des trajectoires aléatoires et des retours pente éventuels. Par NNE, on peut descendre soudainement et toucher le sol si on est bas, et se faire chahuter, un peu, beaucoup. Le soir, le vent de N se renforce et passe NNE. On a tout. Attention au venturi.
Kervijen est un bord de mer qui s'utilise lorsque le vent est S ou SSO. Par vent de SSE, c'est turbulent. Un pilote au raz du sol peut y revenir brutalement. Attention au vent de SE qui passe SSE puis S en n'étant pas franchement S. La plage étant en dessous, bien considérer qu'un amerrissage est possible, surtout si le vent est travers E ! La rupture de pente induit un rouleau en arrière du déco, et en arrière du chemin de randonnée situé plus bas. Le vent SSO peut se renforcer, et on doit se poser avant les ennuis (reculade dans les rouleaux).
Caméros est un bord de mer pour lequel il est plus qu'indiqué de ne voler qu'à marée basse (n'est-ce pas Jacques). La prise en charge se fait lorsque l'on passe la rupture de pente. Cette rupture de pente induit un rouleau en arrière du déco et surtout en arrière des ruptures de pente très nettes, comme à droite du déco en arrière de la combe (n'est-ce pas Baptiste). Caméros est très sensible au retour de N. Le vent passe travers et on descend sans avoir eu le temps de poser au sommet. J'ai pratiqué ! Il y a des turbulences dans les combes, forcément.
Tréfeuntec est un double bord de mer. Le déco NW n'est pas très alimenté. La prise en charge se fait lorsque l'on passe la rupture de pente. A marée basse, il y a un peu de sable. On peut se poser sur la falaise tout à fait à droite en cas de problème (j'ai fait) mais il faut être précis. La combe génère des turbulence, et il faut éviter de la raser en léger retrait.
Le vol en OUEST est plus facile et en fait un site très fréquenté lorsque la brise de mer s'y met. Ah, cette brise de mer. Un panneau signale à ceux qui ne l'auraient pas remarqué qu'il y a de l'eau en dessous. Voler à marée basse est une idée. Il faut synchroniser les vols avec la marée et la brise, donc choisir les milieux de journée ad hoc. Voir < https://maree.shom.fr/harbor/DOUARNENEZ >. Ce n'est pas une blague. Il y a eu plusieurs cas de baignade et un décès.
Par vent d'EST, la brise rentre mais parfois plus tardivement, et peut être faible, et elle peut cesser soudainement. Le vent d'EST, comme le retour de NORD, induit des cisaillements. Si le vent est faible, on descend vers le sol (n'est-ce pas Jacques) ou la mer (n'est-ce pas Mino), au choix. Je me suis aussi posé in extrémis dans le chemin !
Le Rosalc'h cumule les paramètres défavorables. Le déco n'est pas alimenté, est turbulent car c'est un couloir (n'est-ce pas Martial), et il faut courir. L'accueil est à la hauteur : survol du bois et de la rivière. Une buse veille au sud ! L'atterro au sommet est plus que turbulent. J'ai fini dans les ronces, sur les fesses en biplace (zip) et deux autres dans les arbres, et on note au moins une cheville. L'atterro en bas se fait par vent nul. Certains se posent dans les roseaux. Un pilote s'est enfoncé dans un trou d'eau ! Les thermiques sont puissants. Un pilote montant à 6 m/s s'est fait doubler par un autre qui montait dans un boulet de 10 m/s ! Il est réservé aux pilotes d'expérience même si aucune restriction n'a été édictée.
On vole dans les Monts d'Arrée par vent d'EST et NE. Le vent d'EST est turbulent. L'atterro au sommet de "La Chapelle" est étroit. Les deux sites sont réservés aux pilotes d'expérience même si aucune restriction n'a été édictée. C'est plus agréable l'hiver et l'automne.
Le Belvédère de Rosnoën est un super site mais ! Le déco est délicat (n'est-ce pas Laurent) même avec les aménagements. Il n'y a pas d'atterro officiel ! La rupture de pente induit un rouleau en arrière du déco et du site en général (n'est-ce pas Mino). Il est réservé aux pilotes d'expérience même si aucune restriction n'a été édictée.
Généralités : Un casque est-il obligatoire ? Non, mais la tête est moins solide qu'un rocher ! Une "bonne" paire de chaussure est plus qu'une option. Le sol est inégal, et la rencontre avec un gros caillou qui dépasse de la bruyère peut entraîner entorses et fractures. On a vu ! Voler avec une "brassière" alias "gilet de sauvetage" est une option en cas de vol de bord de mer. Auto gonflants, ils ne sont pas gênants. J'ai ma collection ! On se protège aussi avec un jean, des gants, une veste. C'est étonnant, mais il est des cas d'ouverture de parachute problématiques ! Je devrais écrire "de non ouverture" ! Une sellette avec une protection dorsale est obligatoire en école FFVL. Il faut choisir une voile à son niveau (comportement). Ah oui, j'oubliais : le respect des priorités est plus que nécessaire, c'est vital !
Certains s'aventurent sur des sites qui n'en sont pas, comme la Pointe du Van vers la Pointe du Raz. Les goélands se posent dans les anfractuosités des rochers mais un parapentiste évoluant sous le niveau de la falaise finira avec les poissons, et les crabes. Bon appétit.